Partout où les hommes se croient en terrain conquis, des femmes à barbe surgiront, arborant les attributs du pouvoir, jouant le jeu de la masculinité.
dans « La barbe, cinq ans d’activisme féministe« , édition Ixe, 2014.
La Barbe Liège est un collectif d’action féministe.
Nous assumons notre style révérencieux et grandiloquent, ainsi que nos origines ardentes.
La Barbe est un groupe d’action féministe qui dénonce le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs.
Le but ultime de La Barbe n’est pas d’installer quelques femmes de plus dans les clubs d’hommes régis par des hommes, créés pour des hommes. C’est de rendre visible la domination des hommes cis-genre dans les hautes sphères du pouvoir, dans tous les secteurs de la vie professionnelle, politique, culturelle et sociale en ringardisant leurs codes, leurs valeurs, leur esprit de corps.
La Barbe est un groupe orienté vers l’action.
Un mode d’action bien rodé…
L’action typique de la La Barbe consiste à envahir les lieux traditionnellement dominés par les hommes cis-genre en portant des barbes.
L’action peut se jouer dans un restaurant chic, dans une salle de réunion, à l’AG d’une entreprise ou d’un syndicat, dans un jury de festival…
Les Barbes se tiennent droit devant ou derrière leurs victimes. La scène est silencieuse, digne, picturale. La présence des femmes à barbe, sagement disposées en ligne ou en pointillé parmi les costumes trois pièces parle d’elle-même : il fallait du poil au menton pour en être !
La répétition, la redondance, les effets de miroirs et de superposition dans la mise en scène sont des idées chères à La Barbe. Elles rappellent les phénomènes de cooptation, d’auto-congratulation, de reproduction des élites qui fabriquent la domination masculine.
Notre mode d’action et notre nom fait référence aux autres groupes La Barbe qui éclosent dans de nombreuses villes. Ces groupes sont répertoriés sur le site labarbelabarbe.org.
… mais pas que…
En tant que collectif militant, au gré des occasions et des agendas, nous n’hésitons pas à utiliser d’autres modes d’action pour revendiquer la place des femmes et des minorités dans l’espace public au sens large et pour dénoncer les violences et discriminations à l’encontre des femmes et de toute autre minorité.
Nous concevons les combats féministes comme pluriels et appelons à l’inclusivité dans nos rangs comme ailleurs, afin de faire tomber ensemble des pans entiers d’un monde favorisant des hommes cis blancs et hétérosexuels.